"Ces mots sont ceux de ma grand-mère paternelle, ceux des poèmes qu’elle a écrit tout au long de sa vie, ceux d’un recueil que j’ai fait imprimer pour elle, que je lui ai offert, alors qu’elle était déjà âgée.

Marchant dans ses pas ou à côté d’elle. Écrivant avec elle. Ces mots, je m’en suis emparé, je m’en suis saisie, parfois ils m’ont saisie, je les ai mélangés, je les ai fait danser, je les ai écoutés, je les ai observés, je les ai rêvés, pour écrire avec, de nouveaux poèmes. Comme une transmission, une transformation.

Pour écrire ces poèmes, je me suis donné des contraintes créatives, des invitations à jouer, à recomposer à partir de son univers de mots.

Une manière de faire corps avec elle. Un dialogue qui prend corps dans ses mots. C’est une écriture à deux mains dont on ne sait plus à qui elles appartiennent.

Elle était peintre. Dans ce livre, il y a à côté de ses/mes/nos mots, comme en écho ou en dialogue, la trace de ma fille qui grandit, qu’elle n’a pas connu et qui, comme elle, écris avec des couleurs, plonge dans les courbes, les lignes et les points. Comme un jeu, dans lequel elle raconte ses paysages intérieurs.

A travers ces couleurs et ses mots, c'est le ciel, ce sont nos mains qui racontent des poèmes à l'horizon." 

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